Accueil. Soxaril: manuel de la langue impériale
Les particules dites émotionnelles transmettent ou expriment une émotion, un état d’esprit, et peuvent être ajoutées en fin de phrase.
Elles sont d’habitude ajoutées en fin de phrase, mais pas toujours. Elles peuvent également être posées comme suffixes aux pronoms personnels et noms.
N’importe quelle onomatopée peut être considérée comme PE. ◤ Le bras me fait mal ! → Dobi ba aicha, wai ! → dobi ba aicha-wai ! → dobi ba aicha-wawawai ! ◤ Et il a plongé et fait plaf ! (il a mal plongé, bruyamment) → Aitsu du junjo-palaf ! → Aitsu du junjo-yo palaf-to !
lô est une particule d’emphase placée à la fin de la proposition. Elle remplace d’habitude toutes les autres particules d’émotion. Elle peut également parfois remplacer la PA fu. ◤ Je te l’ai déjà dit deux fois ! → (Bu li tsai ho) bi bai ge laxai il-lô ! ◤ Que c’est beau ! → Ruxe-lô !
lô affirme et conclut toujours la proposition. La particule exprime un fait et invite parfois l’autre à s’exprimer s’il n’est pas d’accord.
En combinaison avec fe ou la, la particule demande explicitement une réponse ou une confirmation à l’interlocuteur. ◤ Alors ? Qu’est-ce qu’on dit ? —Merci… → Ja ? la ja il-la-lô ? —shishiel… ◤ Ils sont déjà arrivés, n’est-ce pas ? → Araitsu du laxai uchu-fe-lô ?
lô peut être suivie des particules spéciales tafu et jaga. Plus rarement, elle peut être suivie de yi et encore plus exceptionnellement de iq dans un parler habitué à abuser du lô, mais la phrase perd souvent en clarté avec cet usage et gagne en emphase.
lô peut également faire office de remplacement de particules ou d’ensemble de particules qui auraient dû être placées à la fin d’une phrase altérée par des particules spéciales comme tafu et surtout yi.
lô est apparentée à la particule losie.
Un peu comme losie, la particule lône agit comme emphase encore plus marquée par rapport à lô. ◤ Je finirai par être digne de ta confiance ! → Bu li doren-foi-gui-lône !
Voir lô. La particule losie marque encore plus de confiance dans l’affirmation. C’est un « crois-moi, puisque je te le dis ». À comparer : ◤ L’histoire est vraie (à mon avis, et je pense avoir raison). → Xalmila du iwo-fu-lô. ◤ L’histoire est vraie, je te dis ! → Xalmila ba iwo-losie ! ◤ Tu n’as pas raison. — Si, j’ai raison ! → Yus nishiwo lô. — Nishiwo-losie !
◤ Tu ne vas pas me frapper, si ? → Ji li yus pegu-yane ? ◤ Tu ne vas pas me lâcher, hein ? Si tu lâches, je tombe. → Yus neke-fe-yane ? neke-pe ji du totora. ◤ Tu as bien laissé la porte fermée, hein ? → Osu ho mife-sha ge chito-mi-yane ? (Également : osu ho mifeto-chi-mi-yane ?) ◤ Maintenant, tu vas faire tes devoirs, n’est-ce pas ? → Dwopiga ho dwo-ñu-fe-yane ?
Elle peut être utilisée quand on a déjà quasiment la confirmation mais on la demande un peu quand même. Dans ce sens, la particule di demande plus fortement une confirmation.
Surtout dans les régions méridionales de l’Empire, mais un peu partout selon l’état d’esprit et les habitudes, yane devient yone.
Particule à comparer à muka.
da est une alternative de losie utilisée particulièrement dans le nord de l’Empire, à l’oral. ◤ Je n’y croyais pas, mais il est vraiment venu. → Yus danlai-lô-jaga, aitsu du kai-da. ◤ Eh, tu n’as pas fermé la porte, je parie. —Si, je l’ai fermée (fait). → Soterjipe, osu ho mife-to ja yus dwo-di. —Yi-da. ◤ Tu ne peux pas. —Si, je peux ! → Yus yao-lô. —Yao-losie ! → Yus yao-lô. —Yao-da !
◤ Je me demande quel est le sens de la vie. → Daoxi ba fuisha-la ja lasul-lô. ◤ Quel est le sens de la vie, je me demande. → Daoxi ba fuisha-la-lasul. ◤ Je me demande qui est arrivé. → Kai shu-la-lasul. ◤ Quel sera le champion ? → Shampishu ba shu-la-lasul. → Shampishu ba shu-lasul.
◤ Je te souhaite le plus beau des bonheurs. → Chai ruxe ranxama-ozir. ◤ Que la lune bénisse ton chemin. → (Owanshia) baobin du bu ya pya ho bin-to-ozir. ◤ Que la souffrance soit brève. → Oriaria ba itse-fu-ozir.
La particule peut également être utilisée dans un sens ironique ou conflictuel : ◤ Que ta souffrance soit longue, malfrat. → Oriaria ba ranrane-fu-ozir, garbaladocha
◤ Eh, Zangsa, tu m’écoutes ? → Ne, Zangsa, baokatsi-fe ? ◤ Zangsa, je ne te crois pas → Zangsa-yô, bu ho yus lai-lô
L’adverbe xoya peut être utilisé comme « ô » en français : ◤ Ô mon ami, que je te comprends ! → Xoya dyig-ixie, janme fuybura-lô ! ◤ Ô que je te comprends ! → Xoya, bu, fuybura-lô.
La particule dérivée xoy est une particule d’alarme, utilisée pour prévenir de quelque chose. ◤ Attention ! → Fush-xoy ! ◤ Eh, fais attention à ce que tu dis ! → Xoy ! il ja fush-lô ! ◤ Si tu continues à manger comme ça, tu vas grossir. → Xol-da oñan-ran pe, bu du bake-tsoa-xoy. ◤ J’arrive ! (Je te préviens, j’arrive !) → Mehen kai-xoy !
Il peut souvent remplacer xe (marque du présent) ou lô (affirmation). La particule sert à marquer que l’on s’apprête à faire quelque chose, un peu comme xao mais en plus informel et au sens moins précis. ◤ Oui, oui, j’arrive ! (Je viens tout de suite !) → Siesie, mehen kai-yoa ! ◤ J’arrive ! → Mehen kai-xe ! (plus brusque) ◤ Je viens tout de suite. → Mehen kai-lô !
Verbe Contraire de shin. ◤ Je me refuse à dormir ici. → Xuay oyu ja iyayo. ◤ Je me refuse à croire que c’est vrai. → Tsai ba iwo ja lai ya du iyayo.
Particule iyayo n’est utilisé que pour la première personne ou pour le discours indirect ou direct retranscrit par ja. ◤ Je me refuse à dormir ici. → Xuay oyu-iyayo. ◤ Je me refuse à croire que c’est vrai. → Tsai ba iwo ja lai-iyayo. ◤ Je me refuse à partir. → Tuanbe-iyayo. ◤ Et il a dit : je me refuse à partir. → Aitsu du tuanbe-iyayo ja il.
Dérivé du verbe orilensai qui signifie « ne plus tolérer, ne pas accepter car une limite a été atteinte ou dépassée », la PE ansa marque qu’il est hors de question de, qu’il est inacceptable de. ◤ Il était en train d’être empoisonné par l’eau ! (c’est terrible) → Aitsu du jua bila danga-laho-xal-mi-ansa ! ◤ Il est hors de question que je te suive. → Bu ho ipi-nante iyayo-ansa. ◤ Tu l’as insulté ? (c’est innaceptable si c’est le cas). → Aitsu ho chaxil-fe-ansa ?
Locution : ansa/ansa-lô. Le mot peut également être utilisé indépendamment : ◤ Hors de question ! → Ansa-lô ! ◤ Ils ont menti, c’est innacceptable. → Araitsu du uso-to-nante ! Ansa-lô.
Note. Le mot ansa n’est ni un adjectif, ni un nom, ni un verbe : il est toujours soit une PE soit une locution verbale à laquelle seul lô peut s’ajouter.
◤ J’ai couru 30 kilomètres. —Quoi ? sérieux ? → Ji ba dantol unondi ho donguay-ñao. —La ? Boe ?
◤ Et zut ! (mauvaise humeur) → Cha !
Particule pour exprimer la déception, l’impatience, parler d’une chose mauvaise, de mauvaise qualité… ◤ Ah, mais j’aime pas ce truc, mais du tout, du tout… → Ah, cha, tsai ho zupua, me iyayo-lô-cha. ◤ Tu viens, oui ? → Kai-cha-fe ? ◤ Il est idiot. → Aitsu du tubao-cha.
◤ Tu vas arrêter de faire des bêtises, oui ? → Bu ya barate ho atoy-fe-chane ? (Sous-entendu : tu me gonfles avec tes bêtises, alors arrête, hein.)
Souvent utilisé même pour un agacement léger. ◤ Il prend son temps, dis donc. → Aitsu… bai ho chiye bura-chane.
Pour exprimer sa tristesse, inspirer de la peine, de la compassion, inviter à pardonner, mais aussi pour se plaindre d’une injustice, d’un manque de respect ressenti. ◤ J’ai perdu mon ruban… → zakuro ho ushwu-mi-xuwe… ◤ Tu t’es fait mal ? (Mon pauvre !) Fais voir… → Aicha-fe ? Gao-biu-xa-xuwe…
xoshad marque qu’un fait est très probablement et malheureusement vrai. C’est un « je crains que, j’ai bien peur que ».
Adverbe ◤ Malheureusement, je ne vais pas pouvoir venir. → Xoshad, yus kai-yao.
Particule ◤ Malheureusement, je ne vais pas pouvoir venir. → Yus kai-yao-xoshad. ◤ Il va falloir courir, je le crains. → Donguay-xalao-xoshad. ◤ Je crains de ne pas être aussi honnête que tu sembles le croire. → Bu ya kanlairia wochan, ji du yus cho mushan-fu-xoshad. (Lit. contrairement à tes croyances, je ne suis pas aussi honnête, malheureusement.)
Mais : On utilisera le verbe sukar (craindre) quand la crainte ne vient pas du locuteur. ◤ Malheureusement, il craint de se tromper. → Xoshad, aitsu du muyu-tsoa ja sukar.
fuyoi est un adverbe employé pour exprimer une émotion d’incrédulité tranquille face à quelque chose considéré comme déplacé, exagéré, ridicule. (Retranscrit dans les emojis par le symbole de la goutte .) ◤ Je suis retombé dans le même trou. —Sérieusement… → Mo fa bai ge awa li totora-mi. —Fuyoi…
Il peut être également utilisé comme particule : ◤ Je suis retombé dans le même trou… → Mo fa bai ge awa li totora-fuyoi… (Dans cet exemple, c’est le propre locuteur qui est incrédule face à sa propre action.)
Exprime de l’incrédulité mêlée d’exaspération/de consternation/d’incompréhension face à une action qui trouble le locuteur et qui résulte en une difficulté à accepter ou à saisir le pourquoi de cette action. ◤ Je ne peux pas croire que tu aies fait une bêtise pareille ! → Bu ba cho barate ho dwo (ya du/ja) yus lai-bochane ! ◤ Je n’arrive pas à le comprendre. → Aitsu ya ho yus fuybura-bochane.
La particule peut également devenir un adverbe, pour plus d’emphase : ◤ Je n’arrive pas, mais du tout, à le comprendre. → Aitsu ya ho bochane yus fuybura.
wôwô est un adverbe qui exprime un manque d’enthousiasme ou d’objectif. ◤ Il marchait sans objectif. → Aitsu ba wôwô zuguay-mi. ◤ Il travaillait sans envie. → Aitsu ba wôwô goyka-to-mi.
wô est une particule d’émotion qui exprime l’ennui, la flemme. ◤ Je ne veux pas y aller. → Yus guay-shin-wô.
◤ Il a réussi ! → Aitsu du baripi-mi-wahan ! ◤ Oh que c’est beau ! → Ruxe-fu-wahan !
◤ Espèce de cinglé, va ! → Bakchabao-chaba !
◤ Tu n’es qu’un serviteur. Tu n’es rien. → Bu ba kaxun-chaga-fu. Bu ba ufun-fu-lô.
Quand placé pour le sujet, la particule remplace souvent celle du thème « du ». ◤ Est-ce que tu te fous de moi ? ! (agressif) → Bu-chaga, ji li gotasi-fe-chaba ?
Il n’est pas toujours utilisé dans un contexte tendu, mais pour une simple provocation, une invitation à réagir, à se défendre, à démontrer qu’on se trompe, à accepter un défi : ◤ Ha ! Tu cours plus vite que moi, tu dis ? On parie ? → Xa ! Bu du ji xotie chai asku-nante ? Soter-fe-chaga ? (/soter ja lai-la-chaga ?) ◤ Je parie que tu arriveras en retard. (je ne trouve ça pas bien, démontre-moi que je me trompe) → Soterjipe, bu ba oboncha-gura-chaga.
Le verbe aicha signifie « faire mal ». ◤ J’ai mal à la tête. → Maira ba aicha.
La particule émotionnelle dérivée marque l’émotion quand on a mal, quand on est vexé, d’une manière où l’on ne sent pas le besoin d’inspirer de la pitié comme xuwe mais plutôt de protester, comme chaga, d’exprimer son mécontentement, sa douleur. ◤ Cela fait deux heures que je poireaute à cause de toi : je suis vexé, là (ça fait mal). → Bu bila bi fak ranbai shueshue-ranxal-lô, gariori-tsoa-aicha. (Lit. Toi, à cause de, deux, heures, pendant, attendre beaucoup, être en train de sur une longue durée, (déclaration), vexer, (pronominal), (douleur).") ◤ Tu as essayé de voler mon sac. Je ne te fais plus confiance. → Ji ya garua ho oyobi-gaora-aicha. Bu, yu doren-foi-lô.
◤ Merci de m’avoir sauvé la vie ! Je ne l’oublierai jamais. → Ji ya kihua ho lante ya du shishiel ! daya ho dodonbai yus polide-shien.
◤ La musique est si magnifique ! → Namisa ba me kowoi-shien-xama ! ◤ Hier, je me suis promené dans la forêt (et je lui en suis reconnaissant, ça a été un plaisir). → Nashi li, mize li pyato-mi-shien.
◤ Petite sœur, qu’est-ce que tu fais ? → Daodao, dwo-la-nanga ? ◤ Oh ? Tu aimes le jardinage ? → Oh ? Lioraq ho shin-fe-nanga ? ◤ Zangsa ! Tu t’es fait mal ? → Zangsa-xoy ! Aicha-fe-nanga ? ◤ Il devrait déjà être arrivé. (inquiétude) → Aitsu du uchu-yoma-nanga.
san marque un léger respect ou affection. Elle est utilisée pour repérer les noms, pour marquer qu’il s’agit du nom d’une personne, pour personnaliser un objet, un animal. ◤ Veux-tu bien donner ça au cordonnier (que je connais) ? → Tsai ho beiwaxanshu-san li rere-xafe ? ◤ Hé, mon cher Borbo, veux-tu revenir voir ta mère ? → Ne, tsu Borbo-san, ama-san ho guay-shin-fe ? ◤ Hé, viens, minou… → Ne, kai, mimao-san…
Dérivé de l’adverbe banta, cette PE indique que la phrase est prononcée formellement, cérémonieusement, avec respect. ◤ Je vous prie de bien m’écouter. → Baokatsi-xima-banta.
◤ Merci de me donner la permission, Excellence ! → Biu ho rere ya du shishiel-yotan, dihaoxanin.
◤ Merci de m’avoir sauvé la vie ! Je ne l’oublierai jamais. → Ji ya kihua ho lante ya du shishiel ! daya ho dodonbai yus polide-shienshi.
Appliqué aussi à des pronoms personnels et des noms. ◤ Moi, humble cordonnier, j’aimerais faire une humble demande d’un rendez-vous administratif impérial. → Beiwaxanshu-fu ji-shienshi ba danxidaye ho jiro-shin-xima-yotan.
◤ Haha ! C’est une bonne blague ! → Xaxa ! Sha janta-xama !
◤ La musique est si magnifique ! → Namisa ba me kowoi-shien-xama ! ◤ Oh que c’était bien ! → Shien-xama !
◤ Ah, c’était bien, oui. → Sie, xal-mi-shien-xie. ◤ Héhé, je savais que ça allait te plaire. → Xie, bu li runja ja danlai-xie.
Cette particule émotionnelle marque que l’on a oublié (des propos, une action passée…). Le temps est déjà marqué par le contexte : pas besoin des particules temporelles. Elle peut être utilisée pour traduire « qu’est-ce que c’était, déjà (ce truc que tu m’as dit, cette personne dont tu m’as parlé…) ? » mais aussi « à c’était (lui, moi, ça, …) ? ». ◤ Il ne faut pas chercher… Attends, quel est le mot ? Ah oui : la perfection. → Yus kaitia-xayi-tafu… eto, ilia-la-aifa ? aya : sabelen-lô. ◤ Ah, c’était qui, déjà ? → Ah, shu-la-aifa ? ◤ Ah, c’est moi qui ai fait ça ? (je ne m’en rappelle pas) → Ah, ji ba dwo-aifa ?
◤ J’ai cassé ta boîte. Je suis sincèrement désolé. → Xakai ho bojo-to-aiga. Xol-binte baxad-fu.
gujo est une locution et un verbe qui signifie être embarrassant, être gênant. A priori, on n’est pas embarrassé parce qu’on a fait quelque chose de mal, contrairement à aiga, qui peut avoir ce sens. ◤ Ah ! C’est trop embarrassant. → Ah ! Jan gujo.
En tant que particule, le mot exprime la même chose : ◤ Euh… tu ne vas pas m’embrasser ici ? (c’est trop embarrassant) → Eto… bu du ji ho xuay yus dobanbura-bao-gujo ?
La particule est utilisée afin de rassurer l’interlocuteur. ◤ Prends tout ton temps. → Bai ho bura-xa-zaye. ◤ Allons, ça n’arrivera pas. → Tsai du yus xal-gura-zaye.
La particule est aussi utilisée afin d’exprimer le soulagement, la pensée « heureusement que », « bonne nouvelle ». ◤ Heureusement, je n’ai pas perdu les clés. → Sixun ho yus ushwo-zaye. ◤ Heureusement, il n’y a pas trop de monde. → Yus ginze-sha-zaye.
Variantes : -zayaye, -zayaze, -zayayaze, -zanazan, ma (atténuation).
Particule utilisée souvent de manière amicale, mais pas que.
Moquerie : ◤ Tu disais que ça allait marcher, hein ? → Dancho-gura-lô ja il-mi-xeixei ?
Fierté : ◤ Bien sûr que je connaissais la réponse, hé. → Nishiworia ho fugao-xisho-xeixei. ◤ Ça, c’est ma petite sœur ! Je savais qu’elle allait y arriver, hé ! → Sasuga daodao ! Baripi ja ji du laxai fugao-xeixei.
Pour dire que l’on ne fait quelque chose qu’à moitié, de manière foireuse, avec un manque d’enthousiasme ou sans faire réellement cette action que l’on s’est proposé, on utilisera la particule xuwuncha ◤ Il a fini et bâclé ses devoirs. → Aitsu du dwopiga ho dwo-ñao-xuwuncha. ◤ Il m’a enfin donné l’argent bon gré mal gré. → Tingi ho ji li rere-gui-xuwuncha.
La particule est dérivée du verbe xucha (mal faire quelque chose, foirer). ◤ J’ai foiré mes examens. → Xansepiki ho xucha-mi.
shama est un adverbe qui signifie « super, incroyablement ». C’est aussi un adjectif qui signifie « superbe, haut, noble ».
En tant que particule, elle est appliquée aussi bien à des pronoms personnels et des noms. Marque un grand respect pour une personne. Par déformation, l’usage commun veut que la particule marque ironiquement l’arrogance de la personne qui la porte. ◤ Grand Prêtre, aidez-moi ! → Xarishmin-shama, jukama-xima ! ◤ C’est moi, le roi. → Dowu du-pe, ji-fu-shama. → ji-shama ba dowu-fu. ◤ Tu te crois tout permis ? Tu te crois où ? (locution) → Bu-shama fu-la ?
◤ Je t’écoute tout de suite, mon trésor (enfant). → Mehen lutiku-ixie, zuzayin. → Mehen lutiku-yoa, zuzayin-ixie. ◤ Ouille. Tu t’es fait un bobo ? On va réparer ça tout de suite, mon ange (enfant) ! → Awawa… wonwon ba ñao-fe-xuwe ? mehen zata-ixie, zuzayin. ◤ Ah, ça faisait longtemps qu’on ne se voyait pas, mon ami, ça fait plaisir ! → Dopabaido-ixie-xama !
◤ Sens-toi libre de continuer. → Oran-zaochi(-xa). ◤ J’ai trop de pommes. Sens-toi libre d’en prendre quelques-unes. → Lugu ho dichaime lin. Zuydi ho bura-zaochi-lô. ◤ Je désire que tu te sentes libre de prendre des pommes. → Bu ba lugu ho bura-zaochi ja rao-lô. ◤ Il s’est senti libre de partir. → Aitsu du tuanbe-zaochi-lô. ◤ Qu’il se sente libre de partir. → Aitsu ba tuanbe-zaochi pe shasha-lô.
L’usage est basé sur l’esprit de la société impériale des Plaines Centrales. Voir l’aparté sur le genre pour plus de détails.
◤ Houhou, j’adore les fleurs. → Yalya ho jan zama-lya-xama.
◤ Elle a soulevé trente kilos ! → Aitsu du dantol gotsurpo ho mayigi-mon-boe !
Dérivé du nom aisa (envie, dans le sens positif), la particule son signifie : « donner envie, donner la volonté de, dire à quelqu’un (ça me dirait bien, ça me dit bien), être partant pour, acceptation » et, par contraction, « avoir l’air d’avoir envie. » C’est une action non réalisée au moment de l’énoncé. ◤ On mangerait bien une pomme, non ? → Lugu ho oñan-son-fe-lô ? ◤ Ça me donne envie de pleurer. → Zuwe-son… ◤ Est-ce que ça te dit, de jouer ? → Yuña-son-fe ? ◤ Un petit verre, ça me dirait bien. → Zu xashiwa pe shin-son. ◤ On dirait qu’il va pleuvoir. (il y a une envie de, personnalisation de la pluie) → Nari-to-son. (À comparer à : On dirait qu’il va pleuvoir à l’instant : mego nari-to-aun.) ◤ Maintenant (après tout ce qui a été vu, dit) j’ai envie d’y aller. → Xolaligo cho guay-son.
nante peut être utilisé comme PB (voir 10.6), PE, PA ou adverbe. Le mot marque une idée, une action indirecte, une approximation. Il marque souvent aussi l’ironie ou l’incrédulité et met le mot ou les mots le précédant en emphase. ◤ Il est « patient », qu’il dit, haha ! → Shuebozi ja aitsu du il-nante, xaxa ! ◤ Il est « patient », tu dis ? haha ! → Aitsu ba shuebozi-nante, xaxa !
Parfois, on peut rajouter l’adverbe yus (non) ou la particule zei (non absolu) pour laisser bien clair que l’on réfute une idée. ◤ Je te fais confiance (en fait non). (Comme si je pouvais te faire confiance) → Bu ho dor-to-nante. ◤ Te faire confiance, non. (je ne ferai pas une telle chose, te faire confiance, c’est impossible) → Bu ho dor-to-nante yus. (plus oral) → bu ho dor-to-nante-zei. (emphase, peut être un peu brusque).
nante remplace souvent la particule ja pour les discours indirects. ◤ L’idée de sauter me fait peur. → Babu ya du ji ho ahia-to. → babu ja ji ho ahia-to. → babu-nante ji ho ahia-to. ◤ Il dit qu’il va accepter sa défaite : je doute qu’il le fasse. (je me demande beaucoup) → Ushwuharia ho mitomertu-nante ji du cho lasul.
Elle est aussi utilisée comme particule de reprise ou d’emphase dans les questions de type la. ◤ Ce n’est pas une raison pour faire ça… —Une raison pour faire quoi ? → Tsai ho dwo yari bilaria-fu-zei ! —Dwo-la yari bilaria-fu-nante ? → Dwo-la yari bilaria-fu-nante-la ? (emphase, répétition de « la », pour signifier que l’on attend une réponse) ◤ Mais de quel endroit tu parles, toi ? → Bu ba ranil-xal toki-nante fu-la-fuyoi ? Il apparaît également comme mot séparé : ◤ Je ne peux pas lui dire maintenant. Ce n’est pas si simple. → Aitsu li ao li il-nante yus yao-lô. Yus cho sir-fu. → Aitsu li ao li nante yus il-yao-lô. Yus cho sir-fu.
La particule sert aussi à donner une nuance d’incrédulité : ◤ Pourquoi l’aurait-il fait ? → Aitsu du dwo-nante bila-la ? ◤ Quand je pense qu’il est parti en laissant les clés sur la porte… → Aitsu du sixun ho osu li chitsen-nante-boe…
Dérivé de l’adverbe yomanuma (a priori, en général, normalement), la particule yoma veut dire également « a priori, être censé, normalement, penser avoir ». ◤ Je pensais avoir réparé l’appareil (j’étais censé l’avoir réparé), mais il ne marche toujours pas. → Ji du da aparei ho zata-yoma, ambo tsai du yus dancho-ran. ◤ Normalement, il devrait venir. → Yomanuma aitsu du kai-gura. → yomanuma aitsu du kai-yoma. → aitsu du kai-yoma.
« bon » est une PR issue du substantif bonshu (autri, l’autre, l’autre personne).
Il existe une PE dérivée -bon qui signifie que l’action ou l’émotion ressentie est adressée à une personne autre que soi-même. Elle est souvent utilisée dans des formules redondantes. Elle marque aussi l’envie du locuteur d’insister sur le fait qu’il a agi par bonté de cœur, par altruisme. ◤ Ah, je m’inquiète pour (quelqu’un)… → Bonusa-to-lô… / Bonusa-to-bon, ji du… ◤ Je l’ai fait pour (quelqu’un d’autre, pour toi, pour lui, par pour mon bénéfice propre…). → Ji du dwo-bon. ◤ Il a dessiné une autruche sur le tableau (pour moi, pour mon plaisir/ pour le plaisir des élèves (deviné dans le contexte)) → Aitsu du abel li gayaranga ho wapapin-to-bon. ◤ L’enfant pleurait. Alors, il lui a chanté une berceuse. → Zuhin du zuwe-xal-mi, ja-yo aitsu du oirla ho shai-to-bon.
📍 Ne pas confondre avec l’expression très ressemblante mais bien plus précise ya bun li (pour le bénéfice de) : ◤ Tu as chanté pour lui. (pour son bénéfice) → Bu du aitsu ya bun li shai-to.
Dérivé de l’adverbe owanshia. ◤ Ah zut, ça aurait été bien ! → Xaosh, shasha-wanshia ! ◤ J’aurais bien aimé pouvoir te dire adieux, mais je n’ai pas pu, je suis triste, mais bon, ça va. → Ji du bu li orasaldi-to-yao-wanshia-jaga-xuwe-ma.
Dérivée de la locution ma aux nombreux sens « eh bien, allons, au final, en tout cas, du moins, tiens !, je ne suis pas sûr, n’exagérons rien, … », la particule ma sert pour mitiger, atténuer, nuancer une émotion, typiquement venant se combiner à d’autres particules émotionnelles pour les modérer.
Sur des PE. ◤ Ah zut, ça aurait été bien ! → Xaosh, shasha-wanshia-ma ! ◤ Ah zut, qu’est-ce que ça aurait été bien… → Xaosh, janme shasha-wanshia-ma… ◤ Je suis tombée… (sentez de la compassion pour moi, mais c’est pas trop grave, ça va) → Ji du totora-xuwe-ma… ◤ Tu m’énerves un peu beaucoup. → Bu ba xashafasur-chane-ma.
Noms. ◤ Tu es idiot (un peu). → Bu ba tubao-fu-ma.
Adjectifs. ◤ C’est énorme (enfin, c’est grand, quoi). → Artse-fu-ma. À comparer avec les adverbes atténuants kainda, miketa, dindin, piska, et des PA comme kaolin (avoir tendance à).
Le verbe omuka signifie « ne pas savoir quoi faire, être perdu, ne pas savoir quel chemin prendre ». ◤ J’ai tout perdu ! Je ne sais pas quoi faire. → Ji du swo ho ushwu-xuwe ! Omuka-lô.
Quand on ne sait pas quel chemin suivre, comment résoudre un problème, que faire avec tel ou tel objet, telle ou telle situation… on utilisera la PE dérivée muka (parfois doublée si l’incertitude est grande). À comparer avec yane et yone, qui portent généralement une marque d’appréhension, même si parfois légère. ◤ Et qu’est-ce que je fais avec ces chaussettes trouées ? Je les jette ? → Awa-line da bearditi ge dwo-la-muka ? Yuto-xushi-fe ? ◤ Euh… Je fais quoi, là ? (avec ça, dans cette affaire, dans cette situation) → Eto… dwo-la-muka ? ◤ Euh… Honnêtement, je suis perdu, là. (je ne sais plus quoi faire) → Eto… gabi muka.
À comparer à feyusfe.
🔨 Cette section est encore en travaux.
Dans la pratique, n’importe quel mot, même une onomatopée, peut se convertir en PE, tant qu’il a l’objectif d’exprimer une émotion ou de la préciser. C’est pourquoi, selon la région, le cercle familial, la communauté, il peut exister un vrai argot de ces particules.
Nous ne listerons que celles qui sont amplement comprises dans l’Empire.
botabota |
v., adv., loc. |
y avoir du rythme, de quoi, être non discordant ; gérer, assurer une situation ; ça roule, c’est bon ; c’est cohérent, ça a du sens. Dérivé du substantif bota (rythme). |
◤ Tu gères, là ! → Bu ba botabota-lô ! ◤ Il a fini la maison (il l’a vraiment réussie) → Aitsu du naguan ho dosho-ñao-botabota. |