Accueil. Les Pixies du Chaos, Tome 5: Le Cœur d'Irsa
« L’alouette s’assoupit dans son nid roucoulant des sourires. »
Yanika Arunaeh
* * *
— « C’est normal que tu me laisses les rubans rouges, » grognai-je. « C’est moi qui les ai achetés. »
Kala souffla de biais.
— « C’est ce corps qui les portait, pas le tien de maintenant. Tu as déjà gardé les habits de destructeur, tu ne vas pas m’enlever les rubans des cheveux, saïjit voleur. Yanika les aime bien. »
— « Je sais que Yanika les aime bien : c’est justement pour ça, rends-les-moi, Pixie voleur, » ripostai-je.
— « Vous ne pouvez pas arrêter un peu de vous disputer comme deux vieux anobes ? » nous réprimanda Yanika.
Je sursautai, me rendis compte que c’était la quatrième ou cinquième dispute que j’avais avec Kala depuis le petit déjeuner et enfouis les mains dans mes poches, en grommelant :
— « Excuse-moi. Je ne suis pas fâché. »
— « Menteur ! » s’exclama Kala. « Tu es fâché, c’est clair. Mais je ne te donnerai pas mes rubans rouges. »
— « Tu n’as pas du tout changé : tu te comportes comme un gamin, » répliquai-je. « Fais ce que tu veux avec tes rubans, ça m’est égal, mais arrête de m’embêter. »
— « Qui embête qui ? C’est toi qui m’embêtes, c’est clair. »
Je soupirai.
— « D’accord, je me tais. C’est la faute de ce maudit labyrinthe. Nous en finirions plus vite en creusant un tunnel jusqu’à la Superficie. »
— « Ah, très juste, » approuva Galaka Dra, se tournant à moitié. « Sauf si nous tombons sur de la roche-éternelle au milieu, bien sûr. Il est impossible de passer à travers la roche-éternelle. Ou presque. »
Je levai la tête, interloqué.
— « Ou presque ? » répéta Lustogan.
Face à nos regards intrigués, Galaka Dra haussa les épaules.
— « Eh bien… Dans le Jardin, nous avions une pierre spéciale capable d’écarter la roche-éternelle. Une pierre noire incassable elle aussi. »
Une pierre noire ? Arquant un sourcil, je me tournai vers Kala.
— « Tu me passes le diamant de Kron ? »
Après m’avoir adressé un coup d’œil railleur, le Pixie plongea la main dans sa poche et me le tendit. Je le montrai à Galaka.
— « Tu veux dire, un truc comme ça ? » Face aux yeux surpris des millénaires, j’ajoutai : « Dans les Cités de l’Eau, nous appelons ça un diamant de Kron. Je ne connais que depuis peu son effet sur la roche-éternelle. Ces deux roches agissent comme deux aimants qui se repoussent. Alors comme ça, vous aviez des diamants de Kron dans le Jardin ? »
— « Eh bien… Un seul, en fait. » Galaka Dra sortit un pendentif de sous sa tunique : c’était un diamant de Kron à peu près de la même taille que le mien. « Irsa a utilisé cette pierre pour sortir du Jardin, la deuxième fois. Il y avait une brèche dans la roche-éternelle qui entourait la caverne et elle a utilisé ce… diamant de Kron pour élargir l’entrée temporairement. Son nouveau corps était si petit qu’elle a réussi à passer par la brèche sans problèmes. »
Soudain, je me rappelai comment Tchag s’était emparé de mon diamant par deux fois : d’abord, il l’avait jeté contre une roche ordinaire, puis contre la roche-éternelle sur l’île de Daguettra… Il ne l’avait donc pas fait pour rien. Peut-être que Tchag avait alors déjà retrouvé quelque souvenir du Jardin et de son identité. Allez savoir.
Galaka Dra jeta un regard méditatif à son diamant.
— « Je croyais que cette pierre était une relique magique, mais, visiblement, c’est une simple pierre. »
— « Une simple pierre ? » soufflai-je. « Le diamant de Kron est une pierre précieuse rare et difficile à trouver. Ne l’exhibe pas n’importe où si tu ne veux pas avoir de problèmes. »
— « On dit qu’un roi de Témédia vendit un petit palais en échange d’un diamant de Kron, » intervint Yanika.
Soudainement mal à l’aise, Galaka Dra dissimula le pendentif sous sa tunique. Jiyari pencha la tête de côté, pensant à voix haute :
— « Si Irsa est sortie par cette brèche, alors, pourquoi a-t-elle perdu les souvenirs du Jardin ? »
— « La barrière du Jardin, » expliqua Bellim, assis sur les épaules de Délisio. « Nous avons cru qu’elle pourrait y échapper si elle passait à travers la roche-éternelle, mais apparemment nous nous sommes trompés. Quand Irsa s’est éloignée par la brèche… elle a dû nous oublier et n’est pas revenue. »
— « Je ne comprends pas, » avoua Kala. « Tchag n’est-il pas Irshae Arunaeh, une bréjiste ? Pourquoi n’a-t-elle pas protégé son esprit comme l’a fait Lotus ? Et pourquoi n’est-elle pas passée par le portail de la citadelle ou par le portail qu’utilisait Lotus pour aller au laboratoire ? Comme ça, elle ne vous aurait pas oubliés et elle aurait ramené la Scelliste Arunaeh bien avant. Non ? »
Il semblait que, parfois, Kala savait réfléchir… Galaka Dra secoua la tête.
— « Le portail qui débouchait près du laboratoire n’existait plus. Nous l’avons détruit avec l’aide de Naarashi quand des mercenaires de la Guilde des Ombres sont arrivés dans le Jardin. D’un autre côté, Irsa n’a jamais été une bréjiste aussi habile que Lotus et son Datsu n’était pas aussi efficace : quand son époux Aydal, votre premier Scelliste, a inventé le Datsu, celui-ci n’était pas aussi perfectionné que celui que vous portez aujourd’hui ou celui que portait Lotus. En plus, après que Lotus a transvasé l’esprit d’Irsa dans son nouveau corps, son Datsu a souffert des altérations. Pour toutes ces raisons, Irsa a pensé qu’il serait moins risqué de passer par la brèche que par le portail. »
Mais finalement elle avait malgré tout perdu ses souvenirs en franchissant la barrière du Jardin, complétai-je intérieurement.
— « Quoi qu’il en soit, » intervint Weyna, « à ce que vous dites, il semble qu’Irsa ait oublié non seulement le Jardin mais aussi sa vie passée comme Irshae Arunaeh et sa vie avec la sorcière Lul. C’est très étrange. Je me demande ce qui a pu se passer. »
— « Les effets de la barrière du Jardin sont imprévisibles, » médita Bellim, tambourinant, l’air absent, sur la tête blonde de Délisio. « Ou plutôt ‘étaient’, puisqu’elle est détruite maintenant… »
Et grâce à ça, nous, nous avions conservé tous nos souvenirs.
— « Et Naarashi ? » demandai-je. La boule de poils était installée sur ma tête : il semblait qu’en tant que ma créatrice, elle m’avait pris en affection. « N’était-ce pas elle qui contrôlait la barrière ? »
Galaka Dra secoua la tête.
— « Pas réellement. Elle avait un certain contrôle sur le Jardin, mais la barrière était la limite du réseau créé par l’orbe. »
— « Le réseau ? » répétai-je.
— « Une formation de runes, » expliqua Galaka Dra avec enthousiasme. « Naarashi, en réalité, est née de ce réseau. »
— « L’autre jour, » intervint Jiyari sur un ton léger, « Galaka Dra nous a expliqué que ce réseau runique a été créé il y a environ quatre mille ans par les elfes qui vivaient là. Leur objectif était la création d’un véritable dieu capable d’abriter les esprits de tous leurs fidèles et doté d’un immense pouvoir. »
— « Mm, » approuva Galaka. « Leur société était basée sur l’apprentissage des énergies. C’est pourquoi, dans la bibliothèque de la citadelle, la moitié des livres étaient dédiés aux arts celmistes. »
— « Je n’arrive pas encore à croire que je ne vais plus revoir mes traités d’orique, » soupira Bellim. « L’orique, c’est le meilleur des arts. »
— « Bienvenue au club, » me réjouis-je.
Bellim se rembrunit.
— « Mais je ne parviens toujours pas à léviter. L’énergie du Jardin était réellement différente de celle de ces tunnels. Heureusement que ça n’ennuie pas Délisio de me porter ! »
L’elfocane blond ne donnait pas vraiment l’air de le porter sans peiner. Il fit un pas vacillant en avant et murmura, haletant :
— « Je serai tes jambes tout le temps que tu voudras, Bellim. »
— « Merci, Délisio ! »
— « Ne te force pas trop, Délisio, » s’inquiéta Galaka Dra.
Je grimaçai en voyant l’expression du magariste : le pauvre espérait vivement que quelqu’un prendrait sa relève, mais il n’osait pas démentir Bellim… Je roulai les yeux. Après avoir vécu mille ans avec lui, ces millénaires n’étaient-ils pas capables de le comprendre ?
— « Passe-le-moi, » dit soudain Kala à ma surprise. « À ce rythme, nous n’arriverons jamais au bout du tunnel. »
La proposition arracha à Délisio un grand sourire reconnaissant. Bellim s’empourpra.
— « Ne sois pas timide, » le taquina Weyna. « Tu ne veux quand même pas que Délisio s’écroule par ta faute, non ? »
Le petit lévitateur changea donc de monture, tremblotant. Le contact avec les étrangers n’était vraiment pas son fort.
Nous continuâmes ainsi durant des heures, parcourant des tunnels, passant des croisements et faisant peu de pauses. La vie était rare dans ce Labyrinthe de la Mort : nous vîmes des araignées, des fourmis, quelques serpents et un rongeur qui, nous apercevant, fila vers une brèche et disparut. L’eau me vint à la bouche rien que de le voir et, face à la sombre perspective de n’avoir rien à dîner, l’idée me vint de détruire la roche pour le chasser. Par chance, la brèche était un cul-de-sac et, m’aidant de mon orique, j’attrapai le galpata de terre transi de peur. Jiyari et Yanika poussèrent un « oh ! » impressionné et je souris triomphalement.
— « Pot-au-feu de galpata aux tugrins pour le dîner. Tu crois que tu sauras le cuisiner, Jiyari ? »
— « Il suffit de s’y mettre, » assura le Pixie blond. « Mais ce sera fricassé et sans tugrins. »
C’était toujours mieux que rien… Galaka Dra protesta :
— « A-Attendez ! Vous allez le tuer ? »
Je me tournai vers lui, surpris.
— « Ah… Tu es végétarien ? »
Galaka Dra fit une moue d’incompréhension et je me frottai le cou, me rappelant que ces gens ne mangeaient ni viande ni légumes depuis mille ans parce que l’énergie du Jardin pourvoyait déjà à tous leurs besoins. Bon, il me restait encore pas mal d’Yeux de Sheyra à partager pour rassasier la faim, mais je ne voulais pas que Yanika se contente de ça…
— « Galaka Dra, » dit soudain Weyna. « Ici, ce n’est pas comme dans le Jardin : la vie est pleine de mort. Réfléchis, » insista-t-elle. « Si une bête plus forte que toi venait tout de suite et te mangeait, tu ne le lui reprocherais pas, n’est-ce pas ? C’est la loi de la nature. Quand j’étais petite, j’ai été élevée par des loups : je sais de quoi je parle. »
L’elfe mordillait une de ses mèches bleues, affamée. Galaka Dra s’agita, nerveux.
— « Mais… »
J’appliquai une force sur la gorge du galpata et celui-ci mourut sur le coup devant les yeux horrifiés de Galaka Dra, de Bellim et de Délisio. J’observai posément :
— « Weyna a raison. C’est un des principes de Sheyra, notre déesse wari de l’Équilibre : tuer pour vivre n’est pas un excès, mais un besoin de plus dans la balance. » Même Yanika, malgré sa sensibilité envers les êtres vivants, avait compris cela depuis sa tendre enfance. Ces millénaires, étant des enfants de la guerre entre saïjits et démons, n’auraient-ils pas dû le savoir mieux que tout autre ? Je me moquai : « C’est bon : si vous ne voulez pas en manger, n’en mangez pas. La moitié sera pour Yanika, de toute façon. »
— « Quoi ? » protesta Yanika, rougissant.
— « Nous sommes tous ici grâce à toi : je suis certain que les millénaires sont d’accord. En plus, tu dois encore grandir, sœur. »
Et se remettre de l’épuisement de sa tige énergétique, complétai-je intérieurement. Je m’inquiétai de voir qu’elle n’était pas encore capable d’utiliser sa bréjique pour parler mentalement avec moi. Et, pour l’instant, elle ne pouvait se rétablir qu’en mangeant et dormant suffisamment.
Nous nous installâmes pour dîner et Jiyari s’appliqua à cuisiner notre chasse. Dommage que je n’aie pas trouvé d’autres galpatas : cela sentait réellement bon. Quand le repas fut prêt, Yanika reçut la meilleure part et nous la forçâmes à la manger tout entière. Même son aura irritée ne me fit pas fléchir. Quant au reste du galpata, Jiyari, Weyna, Yataranka, Délisio et Bellim le mangèrent. Galaka Dra les regarda avaler, visiblement saisi de grands doutes existentiels. Je lui tapotai l’épaule et lui passai un Œil de Sheyra.
— « Ça n’a pas bon goût, mais cela apaisera ta faim. »
— « Oh… » accepta-t-il. « Est-ce courant de manger ces pastilles ? »
— « Non. Pas du tout, » répondis-je. « Quoique certains Arunaeh les utilisent couramment. »
— « Ah… je comprends. C’est parce que ça n’a pas bon goût ? Alors, aujourd’hui, si les gens tuent pour manger, c’est juste parce que… »
— « Ya-naï, » l’interrompis-je avant qu’il ne dise des sottises. « Je ne sais pas très bien comment on fabrique ces pastilles, mais, sur l’île, on les fait à partir de légumes et d’animaux bien vivants. C’est juste que tout est concentré. Désolé, mon ami, mais il n’y a pas de miracles. »
— « Si, il y en a, » regimba Kala, avalant un Œil de Sheyra et grimaçant de dégoût. « Le miracle de transformer de la nourriture en un truc immangeable. »
Je roulai les yeux.
— « Tu exagères, comme toujours. Regarde Lust et Saoko : ils ne font pas cette tête écœurée. Et Galaka vient de le manger et il ne fait pas tant de simagrées, regarde, regarde. Prends exemple sur tes aînés. En plus, Kala, je parie qu’avec un peu de sel, tu ne ferais pas la différence avec un bon plat. Tu n’as pas le sens du goût. »
— « Qu’est-ce que tu veux dire, saïjit ?? »
Je souris tout en me chamaillant de nouveau avec lui. Maintenant que je l’avais en face de moi et que je pouvais voir ses grimaces, cela m’amusait encore davantage.
Cet o-rianshu, Naarashi revint se blottir contre moi et son sortilège relaxant m’entraîna presque aussitôt dans un profond sommeil.
Le jour suivant, nous ne vîmes que des tunnels, des insectes et des roches. Nous ne croisâmes même pas d’autres galpatas. À l’heure du dîner, cependant, Lustogan s’éloigna un moment avec Saoko et il revint avec une coupe pleine d’araignées. Face à nos expressions ahuries, mon frère affirma :
— « J’ai enlevé les araignées venimeuses et celles que je ne connaissais pas. Celles-ci sont comestibles. »
Je déglutis. Il était sérieux ? Des araignées ?
— « Je vais faire ce que je pourrai ! » promit Jiyari, allumant la plaque chauffante.
Quand les araignées furent prêtes, Lustogan insista pour que Yanika et moi, nous en mangions.
— « J’ai dit qu’elles sont comestibles, » répéta-t-il.
— « Aaah, si tu le dis, frère, » toussotai-je. Et je m’efforçai d’en manger une. Face à la moue interrogative de Yani, j’approuvai, agréablement surpris. « Ce n’est pas mauvais. Je t’assure, Yani, » promis-je, prenant une autre araignée. « C’est incroyable, Lust. Tu as appris à les reconnaître durant tes voyages ? »
Lustogan acquiesça silencieusement et avala un Œil de Sheyra sans toucher aux araignées. Était-ce parce qu’il ne les aimait pas ou parce qu’il voulait nous les laisser ? Comme s’il devinait ma question informulée, mon frère me tapota la tête, évitant Naarashi, et, prenant sa couverture pour aller dormir, il lança sur un ton sérieux :
— « On dit que les araignées sont bonnes pour développer l’intelligence. »
Je soufflai brusquement tandis qu’il s’allongeait et s’enveloppait dans sa couverture. Je jetai un coup d’œil à la seconde araignée que je tenais dans mes mains, aperçus le sourire goguenard de Kala et, avec un grognement sourd, je commençai à mâcher une patte en disant :
— « Tu as entendu, Kala. Profitons de cette occasion. »
Pour toute réponse, le Pixie grommela, prit trois araignées dans son poing et les mit toutes à la fois dans sa bouche. Mar-haï, il n’avait pas cru les paroles de Lust, si ? Il s’étrangla et je lui donnai des tapes dans le dos en riant :
— « Je ne t’ai pas laissé mon corps pour que tu t’étouffes si tôt, Kala. Et ton intelligence à développer, penses-y, hein ? »
— « J’ai à peine avalé de travers ! Comment oses-tu frapper comme ça ton ancien corps ? » protesta Kala.
— « Mieux vaut manger lentement, » murmura Délisio.
— « Elles sont vraiment délicieuses ! » s’enthousiasma Bellim, tout en mâchant.
— « Eh ! Yataranka ! Cette grosse araignée, c’était pour moi ! » grogna Weyna en tendant une main. « Rends-la-moi ! »
— « Mm ? Je ne peux pas, je l’ai déjà mangée, » rétorqua la jeune fille, la bouche pleine.
Souriant, Jiyari tendit une araignée à Galaka Dra et une autre à Saoko :
— « Ne vous gênez pas. Mangez autant que vous voudrez, il y en a beaucoup. »
Fichtre. Tous semblaient bien profiter du dîner.
— « Tu me prends pour une rambarde, maudit saïjit ? » grogna alors Kala.
Je me rendis compte que je m’appuyais sur l’épaule du Pixie et je souris.
— « C’est mon corps, Kala, c’est normal que je m’appuie dessus. »
— « Heiiiin ? » s’exclama Kala, incrédule.
J’éclatai de rire, pris les pattes de deux araignées, en passai une à Kala et levai la mienne en disant :
— « Levons nos araignées, Kala. » Face au regard confus du Golem d’Acier, je croisai mon bras avec le sien comme j’avais vu Livon et Staykel le faire quelque fois pour boire avec solennité à la mode rosehackienne, et je prononçai : « À nos corps. »
L’expression interdite de Kala mua rapidement, il sourit et acquiesça.
— « Aux Pixies, aux Arunaeh et à nos corps ! »
Nous avalâmes nos araignées. Tandis que les voix de nos compagnons emplissaient le tunnel, mon orique perçut le souffle amusé de Lustogan. L’aura de Yanika riait.