Accueil. Les Pixies du Chaos, Tome 5: Le Cœur d'Irsa
Nous passâmes la matinée suivante à préparer notre départ. Les millénaires, Lustogan et Sharozza allèrent à la bibliothèque chercher la relique promise. Moi, je refusai les sacs de coquillages aussi aimablement que possible et Kala décida d’en garder un.
— « Comme souvenir, » se justifia-t-il.
Je roulai les yeux. Avec un coquillage, cela aurait amplement suffi…
— « Bah, tu peux toujours les utiliser pour marquer ton chemin. Comme ça, tu ne te perdras pas, » le félicitai-je.
Je jetai un coup d’œil sur l’esplanade. Tafaria et Layath étaient très affairés auprès de l’hydre. Ils nettoyaient ses écailles et les mouillaient régulièrement pour qu’elles ne sèchent pas. Zeïpouh était à moitié réveillée, mais elle n’avait pas l’air de se soucier de l’agitation des nurons autour du monolithe. Zurka Ors’En’Kalguia, prince héritier de Merbel, était parti pour l’Insulaire quelques heures plus tôt avec un petit cortège diplomatique. Il fallait espérer que les Rosehackiens ne réagiraient pas de façon agressive.
— « Hum… »
Le soudain raclement de gorge me fit me retourner, interrogateur. Erla Rotaeda était sortie de la résidence. Elle était vêtue d’une simple tunique sombre que lui avait procurée Tafaria. En cet instant, elle me fit étrangement penser au Lotus des souvenirs de Kala.
— « Drey Arunaeh, » prononça-t-elle. « Maintenant que le monolithe est ouvert et que j’ai accompli ma promesse, je suppose que vous allez retourner à Dagovil, n’est-ce pas ? »
— « Eh bien… Mon frère doit rentrer au Temple du Vent, » admis-je.
Erla s’éclaircit de nouveau la voix.
— « On dirait que tu as oublié ce que vous avez fait. Vous avez comme qui dirait enlevé une nahô, libéré les prisonniers de Makabath et détruit la prison… »
Je soufflai brusquement.
— « Enlevé ? Es-tu sérieusement en train de me dire que… ? »
— « Ne t’inquiète pas, » sourit Erla. « Avec un papier signé de ma main, expliquant les circonstances, vous n’aurez aucun problème. »
Je plissai les yeux face à son expression claire comme de l’eau.
— « Que veux-tu ? »
Erla Rotaeda jeta un coup d’œil vers la porte de la résidence avant d’avouer, baissant la voix :
— « Le Festival de Trasta commence demain. J’ai promis à Psydel que je participerais et que je gagnerais le prix runiste. Si tu arrives à m’y emmener à temps sans que… »
Son visage se ferma et elle se tut brusquement. Boki venait de sortir et se dirigeait vers nous d’un pas rapide. J’esquissai un sourire.
— « Rédige ce papier et tu arriveras à Trasta avant le début du Festival. »
La jeune runiste me regarda, un éclat d’espoir dans les yeux.
— « Promesse d’Arunaeh, » ajoutai-je, levant le poing. J’eus soudain l’impression d’agir comme Yodah, et je baissai la main en disant : « Malgré tout, je suis surpris que tu te fies plus à moi qu’à ton garde du corps. »
Erla Rotaeda souffla de biais.
— « J’avais pensé partir toute seule cet o-rianshu, mais je me suis dis que ce serait indigne d’une Rotaeda. Alors, tu ne peux pas faire autrement que de m’accompagner. Je pars dans deux heures, alors prépare-toi. Et Kibo n’est pas mon garde du corps, c’est un garde de mon grand-père ! »
Elle s’éloigna sans attendre ma réponse. Je la regardai, moqueur. Je doutais que Boki aille l’empêcher d’aller à Trasta, vu que c’était précisément son grand-père qui nous avait demandé de l’accompagner jusque là-bas. J’aurais pu le lui dire, mais… si elle l’avait su, Erla n’aurait pas demandé mon aide. Manifestement, elle voulait se libérer de la protection excessive de sa famille, elle voulait voler de ses propres ailes, et Trylan lui donnait un coup de main à sa manière, espérant aider sa petite-fille mais désirant aussi recouvrer les connaissances bréjiques de Lotus. Qui sait, pensai-je subitement, peut-être que ce vieux nahô souhaitait réveiller les souvenirs d’Erla pour échapper à la mort et se réincarner ? Je m’étonnai de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il restait à savoir si Trylan était un de ces vieux obnubilés par leur mort imminente et incapables de l’accepter simplement. Cela ne m’aurait pas surpris. À Dagovil, il avait dit qu’il ne prenait pas la mort au sérieux mais… cela ne signifiait pas qu’il ne veuille pas l’éviter.
J’avais déjà préparé mon sac et j’étais assis avec les Pixies, jouant avec mon diamant de Kron, quelque peu ennuyé, quand j’entendis un tumulte de voix et levai les yeux. Lustogan et Sharozza étaient-ils déjà revenus ? Non, c’étaient Yodah et Yanika. Ils étaient accompagnés d’un groupe assez nombreux. Les Pixies et moi nous approchâmes, curieux. Je reconnus Mayk et Zéhen. Les deux Zorkias étaient donc aussi descendus à Merbel, me réjouis-je. Je les saluai, jetai un coup d’œil rapide aux autres et me tournai vers Yodah et Yanika, interrogateur.
— « Ceux-là, ce sont… les ex-dokohis ? » demandai-je.
— « Ceux qui ont décidé de sortir à la Superficie, » confirma Yodah.
Je les regardai avec attention. Un humain, une terniane, deux elfes, une drow, un caïte… Tous avaient au moins plus de cinquante ans. Des dokohis de la guerre. Mes yeux se centrèrent sur le caïte et celui-ci se frotta la tête tout en l’inclinant légèrement.
— « Bon rigu. »
— « Ruhi ! Tu… te souviens de moi ? » m’étonnai-je.
— « Seulement vaguement, » admit le Kartan.
Yodah sourit.
— « Yanika a réussi à libérer les souvenirs de dokohi de tous ceux qui souhaitaient les garder. Notre prochaine Scelliste est en train de devenir une grande bréjiste, » s’enorgueillit-il.
Ma sœur s’empourpra légèrement en protestant :
— « Si tu m’avais aidée, nous aurions terminé bien avant. »
Le fils-héritier agita la main, comme si c’était un détail sans importance. Yodah… soupirai-je mentalement. Avait-il utilisé les ex-dokohis comme sujets d’expériences pour enseigner la bréjique à Yanika ? Enfin, je me réjouissais que le Kartan au moins ait recouvré un certain équilibre mental grâce à ses souvenirs de dokohi…
— « Ils ne sont que six ? » demandai-je alors.
— « Huit tu veux dire, » sourit Yodah, désignant deux humains escortés par des nurons. L’un, aux longs cheveux noirs, gardait la tête rivée sur ses mains tremblantes comme s’il faisait des cauchemars éveillé. L’autre, chauve et musclé, nous observait, les bras croisés. J’inspirai brusquement tandis que Yodah confirmait mes soupçons : « Le brun, c’est Zyro. Le balèze à la tête de moine, c’est Kan. Tous les deux ont récupéré la mémoire, mais l’un d’eux semble mieux le supporter que l’autre… »
Manifestement, Zyro semblait avoir perdu la raison… Yodah ajouta :
— « Les autres ex-dokohis veulent rentrer à Dagovil et attendre leur jugement. Peut-être espèrent-ils retrouver leur vie d’avant et racheter leurs crimes commis. Mais Kan et Zyro… c’est une autre histoire. Nous ne savons pas encore jusqu’à quel point ils connaissent le fonctionnement des colliers, en particulier Zyro. Cela me répugne de les laisser aux mains de la Guilde, alors j’ai pensé : eh bien, emmenons-les à la Superficie leur faire prendre un peu l’air ? »
Je restai à le regarder, un œil plissé. Que prétendait-il faire exactement avec les deux leaders des dokohis ? Et à quoi faisait-il allusion exactement en disant “emmenons-les” ?
— « Alors comme ça, les autres ont décidé de se livrer à la Guilde ? » demanda Kala, incrédule. « Volontairement ? »
— « Tu parles comme s’ils allaient les envoyer dans des laboratoires, » sourit Yodah. « L’affaire est déjà devenue publique avec la présence d’Erla Rotaeda dans les parages… Beaucoup de gens vont vouloir être informés et savoir quel sort est réservé à ces ex-dokohis. Je ne crois pas qu’on leur pardonne leurs actes, cependant. Mais ç’a été leur décision. Oh, j’oubliais de mentionner, » observa-t-il. « Un ex-dokohi nuron a décidé de rester vivre à Merbel, n’est-ce pas merveilleux ? Quant à ces six… L’humain est amnésique, mais les autres commencent à se rappeler… »
— « Apparemment, trois d’entre eux sont des Zorkias de la guerre, » compléta Mayk. « En principe, ils ne devraient pas être poursuivis par Dagovil, parce qu’ils n’ont pas pris part à la révolte d’il y a deux ans, mais… »
— « Je connais bien Reyk, » intervint la terniane d’une voix profonde. « J’ai du mal à croire que ce garçon soit devenu le commandant des Zorkias, mais si la compagnie existe toujours… »
— « Nous nous réunirons avec eux, où qu’ils soient, » affirma un des elfes, tandis que l’autre acquiesçait silencieusement.
Nous avions donc avec nous trois Zorkias ex-dokohis de la guerre de la Contre-balance et les deux leaders dokohis…
— « Et la drow ? » interrogea Jiyari, curieux.
— « Oh, elle… » Yodah sourit mystérieusement.
La drow passa une main dans ses cheveux courts, gris et mouillés, et prit une mine embarrassée quand elle se présenta :
— « Mon nom est Omalya Norgalah-Odali. »
Je laissai échapper un souffle incrédule. Une Norgalah-Odali ? Un membre de la famille la plus puissante de la Guilde des Ombres avait été dokohi ?
— « J’ai étudié au Temple du Vent et je me suis spécialisée en ferronnerie, » poursuivit-elle. « Je ne sais pas encore très bien comment tout est arrivé, mais… il semble que, depuis que la guerre s’est terminée, j’ai ajusté et soudé les colliers dokohis avec mes arts… durant de nombreuses années. » Elle frémit sous nos expressions stupéfaites. C’était donc elle la forgeronne qui avait mis le collier à Orih, à Naylah et à tant d’autres saïjits capturés par les dokohis ? Elle murmura : « J-je suis désolée. Je ne me sens même pas le courage de retourner à Dagovil tout de suite… J’ai besoin de temps pour comprendre… »
Yanika lui prit la main avec douceur.
— « Tu sais ? Tu n’es pas responsable de ce que le collier t’a forcée à faire. »
Les lèvres d’Omalya se courbèrent en un sourire tremblotant.
— « Merci d’essayer de me consoler, jeune fille, mais je ne mérite aucune consolation. Moi qui m’enorgueillissais d’être l’une des seules Norgalah-Odali à avoir la conscience droite… je suis devenue un véritable démon. Je suis désolée ! Désolée, désolée… »
Yanika tenta de nouveau de la consoler, en se tenant simplement à ses côtés. Je me frottai la joue et, voyant Yodah s’éloigner vers la résidence, je le suivis et l’appelai.
— « Yodah. Avant tu as dit “emmenons-les à la Superficie”. »
— « Oh… Tu veux parler de Kan et de Zyro. Y a-t-il un problème ? »
Je me raclai la gorge.
— « Personnellement, j’allais passer par le monolithe, parce que j’ai à faire à Trasta, mais… » Je le scrutai. « Ne me dis pas que tu penses nous accompagner, si ? » Yodah sourit largement. Je soufflai. « N’avais-tu pas des choses à faire sur l’île ? »
— « Pas particulièrement, » admit-il. « J’ai laissé la Clé de l’Esprit entre les mains de Mériza, et mon père m’a demandé de ramener Yanika, mais il n’avait pas l’air pressé, alors j’ai pensé faire un petit détour par la Superficie et aller voir notre Fondatrice. Je ne peux pas ? »
Je secouai la tête. Je ne pouvais que comprendre sa curiosité à l’égard de Tchag.
— « Fais ce que tu veux. Mais… je vois que tu prends goût à l’aventure, hein ? »
Yodah s’arrêta près de la porte de la résidence et se tourna vers moi, l’expression railleuse.
— « Et c’est celui qui a vu un Jardin avec des immortels qui me dit ça. »
Alors qu’il entrait dans la pyramide, j’ouvris grand les yeux et soufflai.
— « Tu es jaloux ? »
Yodah rit discrètement, levant une main.
— « Penses-tu ! Un Arunaeh ne peut pas être jaloux. »
Je roulai les yeux. Il avait beau dire, il était évident que le fils-héritier aurait aimé voir le Jardin de ses propres yeux.
* * *
Les millénaires, Lustogan et Sharozza ne tardèrent pas à revenir de la bibliothèque. Mon frère avait choisi la relique. On en avait offert une autre à Galaka Dra pour le remercier d’avoir ouvert le monolithe.
— « Je ne sais pas ce que je vais faire de ton frère, Drey, » grommela Sharozza à mon intention. « De toutes les merveilles qu’ils ont dans cette bibliothèque, il a choisi un instrument appelé microscope pétrographique. Une babiole. Et encore, je ne me plaindrais pas s’il pensait le vendre, mais il a dit qu’il allait le garder pour en apprendre davantage sur les roches. Il croit sans doute que les dettes se payent toutes seules ! »
— « Tu parles comme si ma dette était ton problème, » toussota Lustogan tout en sortant le microscope de sa boîte. « Je payerai ma dette avec mon propre effort. Si j’allais me racheter si facilement après avoir volé l’Orbe du Vent, je ridiculiserais le châtiment que m’a donné le Grand Moine. Drey, tu veux voir ça ? »
Il me montra son tout nouveau cadeau avec une excitation inhabituelle. Nous examinâmes de près plusieurs matériaux, et j’essayai même de mettre mon diamant de Kron sous le faisceau lumineux. Nous étions tous les deux en train d’admirer le résultat par chaque oculaire quand Kala s’approcha de nous, curieux :
— « Qu’est-ce que c’est ? »
Lustogan le foudroya des yeux et remit le microscope dans sa boîte en disant :
— « C’est fragile. »
— « Pourquoi tu me regardes comme ça ? » protesta Kala. « Je n’allais pas le toucher ! »
Je ris et tapotai le bras de Kala en disant :
— « Laisse-le. Quand Lust protège ses affaires, il n’écoute rien. »
Un tumulte nous fit nous retourner vers le monolithe et l’hydre. Zeïpouh s’était levée. Diables… allaient-ils la faire passer maintenant ? Je supposai qu’il valait mieux la faire passer avant que le prince de Merbel revienne avec un accord diplomatique, mais j’avais secrètement espéré que nous partirions avant pour ne pas avoir à recroiser la créature…
— « Elle est en train de passer ! » s’exclama Yanika, courant vers nous. « Zeïpouh est en train de passer le monolithe ! »
Tafaria encourageait l’hydre. Les yeux bandés, la créature avançait pas à pas, entourée de nurons attentifs armés de tridents. Plus exactement, elle avançait et reculait, probablement inquiète de sentir l’énergie orique l’entourer.
— « Elle va mettre mille ans, » bâilla Yodah. Je remarquai qu’il portait déjà un sac de voyage à l’épaule.
— « La caravane de Zombras va partir dans une heure pour Dagovil, » commenta Sharozza, impatiente. « Nous devrions y aller, Lust. »
Mon frère acquiesça et, tandis que l’hydre faisait un pas de plus et agitait son énorme queue, les deux destructeurs s’apprêtèrent à partir. Mon frère leva la main avec une certaine maladresse.
— « Bon… Au revoir, » dit-il.
Saoko acquiesça aussi sèchement.
— « Au revoir. »
— « Prends soin de toi, frère ! » dit Kala, lui donnant une accolade.
Lustogan s’écarta en soufflant.
— « Prends soin de toi, » dit Yanika.
Elle lui parla avec sincérité et sans la timidité habituelle d’autrefois. Après une hésitation, Lustogan posa une main sur ses tresses. Cela ne dura que quelques secondes, mais l’aura de Yanika se chargea de joie… qui fut rapidement remplacée par une subite émotion de tristesse. À la réaction de Lustogan, je devinai qu’il allait lancer quelque commentaire sec comme “tes larmes sont excessives” ou quelque chose de ce style, mais, curieusement, il se contrôla et grogna simplement :
— « Personne n’est en train de mourir. »
Quoique, en y réfléchissant mieux, peut-être que ce n’était pas une réplique beaucoup mieux choisie. Je souris et levai le poing.
— « Salue le grand-père de ma part, » dis-je, faisant allusion au Grand Moine.
— « Mm. Prends soin de toi. Et ne te laisse pas trop influencer par… ce fils-héritier. »
— « Je suppose que je dois me sentir visé ? » toussota Yodah.
Nous sourîmes, Sharozza salua tout le monde bruyamment, elle tira Lust par le bras, et tous deux mirent les scaphandres. Avant qu’ils traversent le rideau d’azalga, je vis Lustogan jeter de fréquents coups d’œil à la boîte de son microscope, attachée à son sac à dos. Il ne payerait peut-être pas sa dette avec ça, mais j’étais certain que le microscope allait le tenir très occupé.
Nous vîmes la pointe de la queue de Zeïpouh disparaître enfin de l’esplanade. La téléportation de l’hydre vers l’Insulaire avait été tout un succès. Les Rosehackiens de l’île impériale allaient mourir de frayeur s’ils la croisaient…
— « Bon, » dis-je en inspirant. « Vous êtes tous prêts ? »
Les millénaires, les Zorkias et les Pixies acquiescèrent énergiquement. Alors, je m’aperçus d’un détail. Où donc était Erla Rotaeda ? Mon cœur commença à battre plus rapidement. Attah. Je ne voyais Boki nulle part non plus. Étaient-ils dans la résidence ?
“Je pars dans deux heures, alors prépare-toi.”
Les paroles d’Erla résonnèrent à nouveau dans ma tête. Trois bonnes heures s’étaient écoulées depuis qu’elle m’avait dit cela. Je blêmis. Elle ne serait pas partie sans nous, uniquement accompagnée de Boki, n’est-ce pas ?
— « Ashgavar… »
Je partis en courant vers le monolithe en jurant :
— « Maudits nahôs ! »
— « Qui maudis-tu, Arunaeh ? »
Je m’arrêtai net et me tournai vers le groupe de nurons qui avait contemplé l’héroïque départ de Zeïpouh. S’avançant, suivie de Boki, Erla Rotaeda m’adressa une moue altière et déclara :
— « Si j’arrive en retard au Festival, ton mensonge te coûtera cher. »
Sans répliquer, je lui tournai le dos et continuai à marcher vers le monolithe en disant :
— « En avant, compagnie ! »